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INTRODUIRE LE SENS DU TOUCHER DANS LES INTERFACES HOMME-MACHINE

Category: Distinction Recherche

Les secteurs qui intègrent l’haptique sont de plus en plus nombreux, ce qui introduit le sens du toucher dans les dispositifs technologiques. La deeptech Actronika, issue de l’ISIR, développe une technologie qui repose sur un logiciel de synthèse permettant d’intégrer facilement des retours tactiles dans n’importe quelle interface homme-machine. 

Un intérêt croissant pour le sens du toucher 

Après l’ouïe et la vue, c’est le sens du toucher qui intéresse les dispositifs technologiques. C’est l’élément manquant pour permettre à l’utilisateur de vivre une expérience d’immersion maximale. Historiquement, l’haptique était réservée à des domaines professionnels très spécifiques comme la simulation chirurgicale ou encore l’assemblage des avions. Ce n’est que depuis 5 ans que le développement du tactile a été rendu plus accessible pour le grand public, avec des technologies allant au-delà des vibrations, nous explique Vincent Hayward, chercheur à l’ISIR, spécialiste du toucher et de l’haptique.

D’un aspect scientifique, c’est l’interaction avec les gens qui permet d’éveiller tous nos sens. Après avoir intégré les aspects auditifs et visuels dans les dispositifs technologiques, un état des lieux montrait qu’il manquait un sens : le toucher. 

L’haptique au service de nombreux domaines d’applications

Un des premiers domaines d’applications à l’échelle du grand public est le jeu vidéo, à travers les sensations haptiques que l’on retrouve dans les manettes des jeux, par exemple. Aujourd’hui, son intégration dans le domaine du gaming est en progrès constant et ne cesse de surprendre. Par ailleurs, un domaine porteur d’avenir qui est en pleine croissance est celui de la Réalité Virtuelle. Il existe de nombreux accessoires haptiques qui permettent de ressentir ce qui se passe réellement dans le jeu : veste, gant, combinaison, etc. 

L’haptique est également présente dans les appareils électroniques à destination du grand public, comme nos téléphones portables à travers le retour vibro-tactile. Également dans le domaine de l’automobile avec l’intégration de commandes dites à retour haptique, par exemple un volant avec des alertes haptiques qui visent à améliorer la sécurité des automobilistes. 

Pour aller plus loin, après la veste et les gants à retour haptiques, on peut se diriger vers les pieds. Un projet européen intitulé H-Reality, pour lequel la deep-tech Actronika est partenaire, traite notamment cette thématique. Ce projet a contribué au développement du logiciel Unitouch ™, un écosystème logiciel haptique interactif conçu pour intégrer de manière transparente l’haptique interactive dans les équipements et logiciels de nouvelle génération. « Nous pourrions même imaginer une immersion totale du corps qui rentre en contact avec les objets et les fluides », nous dit Vincent Hayward.

Le domaine de la santé est lui aussi concerné, pour l’amélioration des dispositifs médicaux et notamment pour améliorer la communication et les interactions homme-machine. L’intégration de l’haptique ne cesse d’évoluer pour répondre à des enjeux sociétaux majeurs. 

Actronika : la solution pour une haptique réaliste 

Actronika fournit tous les composants essentiels pour une expérience utilisateur haptique optimale : logiciels, matériel, intégration et R&D. La société propose un logiciel de synthèse conçu pour intégrer de manière transparente l’haptique interactive dans les produits matériels et logiciels de la prochaine génération. C’est grâce à leur expertise et leur savoir-faire qu’ils peuvent accompagner les projets d’intégration haptiques et aider à concevoir des interactions utilisateurs.

Actronika travaille actuellement sur plusieurs projets de recherche comme le projet PH-CODING,  pour la compréhension de la perception de l’haptique ; le projet INTUITIVE, qui a pour ambition d’offrir une opportunité unique de formation à la recherche ; et le projet MUSE-IT, pour la sauvegarde du patrimoine culturel de manière inclusive. 

La start-up est née d’une collaboration de recherche menée à l’ISIR. Vincent Hayward, fondateur d’Actronika, travaillait au sein d’un projet sur le développement de dispositif haptique performant (des petits moteurs haptiques). Associé à Rafal Pijewski, membre du laboratoire, ils ont pu bénéficier de l’incubateur Agoranov de Sorbonne Université pour concrétiser leur projet de création d’entreprise. C’est dans l’incubateur qu’ils croisent le chemin de Gilles Meyer, entrepreneur aguerri, qui va devenir co-fondateur de la société. Ses connaissances et ses expériences dans la gestion de startup a permis, en à peine quelques mois, la levée de fonds d’investissement pour faire décoller la deeptech.

Actronika est devenue la première startup à se voir décerner par le Comité de France la prestigieuse Palme d’Or des Nouvelles Technologies et un Diplôme de Mérite et de Prestige National. Le lauréat s’est distingué pour les multiples applications qui en résultent : conduction osseuse du son, réalité virtuelle, interfaces et dispositifs médicaux, automobile, électronique grand public, mobiles, etc. La cérémonie s’est déroulée le jeudi 2 juin à l’Académie des sciences – Institut de France. 


Référent scientifique : Vincent Hayward, Professeur à Sorbonne Université